Fecha de publicación: 21 de noviembre de 2014
Une étude démontre que la migration est à l’origine du dynamisme genevois
Sans l’apport des migrants, Genève et son économie n’auraient pas connu un tel développement. Une étude initiée par la CCIG et la banque cantonale met en lumière cette interdépendance
Sans l’apport des migrants, venus de l’étranger principalement mais aussi d’autres cantons suisses, l’économie genevoise n’aurait ni le poids, ni le dynamisme qu’elle affiche depuis plusieurs décennies. Sans eux, dans de nombreux secteurs, les entreprises ne tourneraient tout simplement pas.
A Genève, la part des salariés de nationalité étrangère dépasse 50%, quel que soit le secteur d’activité. Elle est faible dans l’administration publique (53%), la production et distribution d’électricité et d’eau (57%) et l’enseignement (59%). Elle dépasse 70% dans le commerce, les industries manufacturières, l’hôtellerie, la construction, etc. Tels sont quelques-uns des éléments forts qui ressortent de l’étude intitulée «Les artisans de l’économie genevoise» publiée jeudi par la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG), la Banque Cantonale de Genève et l’Office cantonal de la statistique.
Face aux médias, l’un des trois auteurs, Marian Stepczynski (associé à Philippe Wanner et Yves Flückiger) a particulièrement souligné l’action entrepreneuriale des migrants. «Ils sont souvent à l’origine de créations d’entreprises, de fleurons dans l’horlogerie et la banque, puis dans l’industrie, le commerce et le négoce. Cet entrepreneuriat est très marqué, largement supérieur à la population indigène.»
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, ce sont surtout des Français et des Italiens qui s’installent à Genève. Depuis, le mouvement migratoire est constant. En 1850, le canton de Genève est un nain, plus petit en population que celui de Soleure, à peine plus habité que les cantons d’Appenzell réunis. Mais «les étrangers à la Suisse» représentent déjà près du quart de la population, «une situation exceptionnelle en Suisse», relève Marian Stepczynski. A la veille de la Première Guerre mondiale, la proportion d’étrangers atteint 42%, avant de décroître jusqu’en 1941. L’après-guerre 1939-45 amène une nouvelle immigration, en provenance des pays du Sud, mais aussi une internationalisation accrue des activités économiques. L’installation à Genève de grandes multinationales renforce le mouvement.
Et aujourd’hui? Les nouveaux arrivants sont jeunes (âge moyen de 36,5 ans), ce qui compense heureusement, soulignent les auteurs de l’étude, un «vieillissement accéléré» de la population locale (moyenne d’âge 47,7 ans). C’est également une émigration hautement qualifiée. Trois adultes sur cinq détiennent un diplôme universitaire. Ces compétences élevées aident les entreprises à croître et à se développer dans la compétition mondiale et renforcent également la Genève internationale (organisations gouvernementales ou non), qui fournit plus de 100 000 emplois à l’économie genevoise.
Pour les auteurs et commanditaires de l’étude, «l’interdépendance entre l’économie genevoise et la migration est évidente». L’immigration est «une richesse considérable pour Genève, mais c’est aussi une fragilité si elle devait ralentir ou si survenait le départ de plusieurs grandes sociétés internationales».
Expert de l’économie genevoise, Marian Stepczynski tire une autre leçon au terme de cette étude: «Genève a souvent connu des hauts et des bas dans son histoire. Mais Genève a toujours rebondi en s’appuyant sur un nouveau secteur d’activité.» Et de citer le climat de dépression des années 1970 avec la disparition de grands noms de l’industrie. Genève s’est redressée à travers les activités bancaires, puis, après la crise bancaire et financière, a vécu un nouvel élan avec le développement du négoce international…
Link al informe: http://www.ccig.ch/fr-fr/informer/publications/touteslespublications.aspx
Fuente: Le Temps, 21.11.14