Los empresarios se interesan por los trabajadores mayores de 50 años

Fecha de publicación: 22 de enero de 2015

Les plus de 50 ans intéressent à nouveau les patrons

Face à l’insuffisance de main-d’œuvre et à la limitation de l’immigration, les seniors intéressent à nouveau les employeurs. L’Union patronale et economiesuisse lancent un programme pour valoriser la main-d’œuvre indigène

Sans attendre les décisions que le Conseil fédéral pourrait prendre pour faire face à l’insuffisance de main-d’œuvre, l’Union patronale et economiesuisse veulent sensibiliser leurs membres aux possibilités de mieux exploiter le potentiel indigène, travailleurs de plus de 50 ans, femmes, personnes atteintes dans leur santé, jeunes et étrangers établis en Suisse. Et ainsi réduire le recours à des salariés étrangers.

Les deux organisations ne croient pas d’ailleurs que la période économique difficile que la Suisse traversera diminuera le besoin des entreprises en personnel qualifié.

Cet été, la conseillère fédérale Doris Leuthard, à l’instar d’autres politiciens, avait créé une petite polémique en se déclarant «déçue» par les milieux économiques, qui n’auraient pas pris assez au sérieux la décision populaire de limiter l’immigration. «Les gens ne veulent pas attendre dix ans avant que le nombre d’immigrés baisse de 30 000 à 20 000 par an», avait critiqué la ministre, ajoutant que «le secteur économique a sa part de responsabilités».

Pour le président de l’Union patronale, Valentin Vogt, «l’économie doit commencer par discuter et envisager elle-même comment elle va faire face au problème du marché du travail. Il sera toujours temps ensuite de présenter des propositions aux politiques.»

Pour la directrice d’economiesuisse, Monika Rühl, les solutions lancées «de haut en bas ne sont pas suffisamment motivantes pour obtenir des employeurs toute la collaboration souhaitée. Nous avons donc opté pour l’approche contraire: nous partons des entreprises pour mettre en valeur le potentiel de travail du marché domestique.»

Dans un premier temps, c’est sur les seniors, dont les connaissances et l’expérience sont parfois sous-exploitées, que les deux organisations veulent concentrer la campagne de sensibilisation et d’information lancée mercredi à Berne, un projet intitulé «Avenir du marché suisse du travail».

Cet automne, le programme s’étendra au potentiel des femmes, souvent bien formées, mais empêchées de travailler à plein temps par leurs obligations familiales.

Il s’agit, explique Valentin Vogt, d’évaluer quels défis se posent aussi bien aux salariés qu’aux employeurs. Et ensuite d’informer les chefs d’entreprise sur les expériences déjà réalisées par de grandes sociétés comme Novartis, les CFF ou Migros pour aménager le temps de travail avant le départ à la retraite ou après 65 ans. «Nous devons apporter des réponses aux préjugés sur le coût beaucoup plus élevé des travailleurs âgés dans la prévoyance professionnelle et si possible adapter les conditions-cadres», dit le président du patronat.

En 2007, une étude du magazine du Seco, La Vie économique, démontrait que les travailleurs dès 50 ans étaient plus souvent poussés à une retraite anticipée ou victimes de licenciements. Environ 10% d’entre eux, sans travail mais demandeurs d’emploi, avaient plus de difficultés que les jeunes chômeurs à se réinsérer.

Pourtant, plus stables et tout aussi optimistes, moins souvent absents de leur place de travail, les plus de 50 ans sont aussi productifs que les plus jeunes, selon cette étude. Toutefois, leur résistance au bruit ou au stress est moindre.

De quoi mettre en colère l’économiste socialiste et ancien surveillant des prix Rudolf Strahm. Dans Blick, il dénonçait ainsi lundi le drame des plus de 50 ans, remplacés par des spécialistes étrangers plus jeunes, moins chers. Selon lui, chaque année, 6000 travailleurs de 55 à 59 ans sortent du marché de l’emploi.

Une partie des solutions sur les coûts du travail, comme l’étalement des hausses de cotisations sociales intervenant aujourd’hui en fin de carrière, pourrait se retrouver dans le plan du ministre Alain Berset pour réformer l’ensemble du système de retraite, «Prévoyance 2020».

Mais, selon Valentin Vogt, «si les travailleurs âgés ne doivent pas être pénalisés par des pertes de rente en acceptant de changer d’activité, par exemple, il s’agit aussi de miser sur des motivations non matérielles, comme la valorisation de la personne et de son savoir-faire».

Confrontés à une prochaine vague de départs à la retraite qui risque de les priver de connaissances pointues dans le domaine ferroviaire, les CFF vont ainsi mettre en œuvre dès le mois de mai des programmes spécifiques offrant au personnel davantage de flexibilité pour aménager son temps de travail, planifier un départ à la retraite, avec une réduction progressive du taux d’activité, ou prolonger le contrat, à temps partiel, au-delà de 65 ans.

A l’Union patronale, on espère que l’âge de départ effectif à la retraite, qui est de 64 ans, évoluera ainsi ces prochaines années vers 65 ans. Ce serait une indication de la réussite du projet.

Fuente: Le Temps, 22.01.15